Autant il n’y a aucune nécessité urgente de chambouler totalement notre système de retraites, autant il semble indispensable pour sa survie à long terme de DECOUPLER DE LA MASSE SALARIALE LA PART ENTREPRISE DES COTISATIONS.
En effet, les évolutions technologiques (digitalisation, automatisation, robotisation) vont très probablement réduire le besoin de travail humain dans les 20 prochaines années. Ce qui implique que *la masse salariale totale va probablement DIMINUER*. Par conséquent pour maintenir un niveau constant de financement des retraites par répartition, il faudra soit augmenter indéfiniment les taux de cotisations salariales et employeurs, SOIT AU MINIMUM COMPLéTER CES COTISATIONS PAR UNE CONTRIBUTION DES ENTREPRISES *AUTRE QUE LES COTISATIONS RETRAITES SUR LES SALAIRES*.
Dans le monde du 21e siècle où une part croissante des revenus des entreprises est créée grâce aux robots et aux programmes informatiques, et avec peu de salariés, LE FINANCEMENT DE NOTRE PROTECTION SOCIALE DOIT IMPéRATIVEMENT ETRE ASSURé AU MOINS EN PARTIE PAR UNE SOURCE QUI NE DéPENDE QUE DU PIB, et pas uniquement du nombre d’actifs ayant un emploi. La CSG, qui fait contribuer tous les revenus Y COMPRIS FINANCIERS est un bon exemple de ce type de financement, *du côté des individus*. Basculer la totalité des cotisations sociales salariales vers la CSG est un bon moyen de rendre du pouvoir d’achat aux salariés en faisant porter le financement aussi sur les revenus non-salariaux. Ce serait aussi un moyen de rendre le système beaucoup plus résilient à l’éventualité d’une économie largement automatisée (et donc avec peu de salariés). Il semblerait donc souhaitable de créer quelque chose d’équivalent aussi pour les contributions des *entreprises* à la protection sociale : UNE SORTE DE « CSG ENTREPRISE » QUI SERAIT JUSTE UN FAIBLE POURCENTAGE DU CHIFFRE D’AFFAIRE (comme la « taxe GAFA » récemment mise en place).
Le basculement (total ou partiel) de la part employeur des cotisations sociales vers cette « CSG ENTREPRISES » aurait en prime l’intérêt évident de RéDUIRE LE COÛT DU TRAVAIL. Et de faire en sorte que les entreprises utilisant très peu de main d’oeuvre contribuent au financement de notre protection sociale au prorata de leur richesse créée, alors qu’actuellement une entreprise qui n’aurait que des robots ne cotiserait quasiment pas à la Sécurité Sociale ni aux retraites !
Cette nécessité de changer l’assiette de calcul des cotisations sociales pour les entreprises (en la basculant progressivement de la masse salariale vers le chiffre d’affaire) DEVRAIT ÊTRE DISCUTéE dans l’actuelle « CONFéRENCE DE FINANCEMENT DES RETRAITES ». Le gouvernement devrait renoncer à sa volonté de passer, en force contre l’opinion et sans véritable nécessité, à un système à points qui va inéluctablement réduire fortement le montant des pensions pour tous ceux dont les revenus augmentent au cours de leur carrière (c’est-à-dire la plupart des français !) et tous ceux ayant des carrières discontinues (périodes de chômage, maternités, longues maladies). Par contre, il semble indispensable d’entamer sérieusement entre partenaires sociaux et gouvernement des discussions et négociations sur ce NéCESSAIRE changement de paradigme du mode de financement des retraites (et des autres protections sociales), POUR QUE TOUTE L’ECONOMIE PARTICIPE A LA PROTECTION SOCIALE, au lieu que l’effort est actuellement supporté presque entièrement par les entreprises utilisant beaucoup de main d’oeuvre.